Management

Télétravail : journée d’une maman confinée

4 minutes
L’Elan des Talents, c’est aussi des témoignages de collaborateurs. En cette période bien particulière de confinement due au COVID 19 (coronavirus), Léa, salariée et maman, raconte sa journée type de télétravail.

6h30. Je me réveille en sursaut. Encore un coup de mon horloge interne, qui se refuse à quitter le rythme d’avant le confinement. Un air de musique ne me quitte pas non plus depuis quelques jours :

I feel so tired
Put myself into bed
Well, nothing ever happens and I wonder…

Isolation is not good for me
Isolation, I don’t want to sit on the lemon tree.

Debout à l’aube mais ce n’est pas grave, ma petite fille devrait se réveiller d’ici une heure. J’ai un peu de temps devant moi pour les tâches matinales quotidiennes : préchauffer le biberon, allumer mon ordinateur, répondre à quelques mails, commencer à travailler… En somme, profiter pleinement de ce moment calme sans bébé koala accroché à ma jambe. Parfois je tente un rapide coup d’œil aux informations télévisées, mais j’éteins assez vite. Un poil anxiogène.

 

Télétravail : entre réunions et jeux

Salariée au sein d’un service marketing, j’ai la chance de pouvoir télétravailler depuis le début du confinement. Et d’avoir un conjoint également en télétravail, ce qui permet d’alterner quand nous le pouvons la garde de la petite. A bientôt 2 ans, cette dernière n’a pas encore de devoirs, mais demande une attention quasi permanente : câlins, lecture, jeux, activités manuelles, re-câlins, re-lecture (on connaît tous ses livres par cœur), pot, manger, jeux, lecture… Habitant en appartement, nos activités restent en intérieur, ce qui demande un peu d’imagination pour lui trouver des occupations les plus variées possible (et sans écrans).

Quand on parle du petit loup, le babyphone grésille. L’heure du réveil a sonné. Fini le calme. J’engloutis les dernières gorgées de mon thé au lait déjà froid, et je cours préparer le biberon. C’est que mademoiselle s’énerve s’il n’est pas prêt à temps ! Si petite et déjà si autoritaire…

Commence alors une matinée stratégique : enchaîner les réunions à distance (quand les outils fonctionnent) et les mails, pendant que papa occupe la petite. Avec quelques pauses câlins avec poupette bien-sûr. L’après-midi, c’est l’inverse. Il arrive que nous ayons des réunions en même temps, je la prends parfois sur mes genoux. Vous savez, le bébé qui appuie sur toutes les touches de l’ordinateur parce que c’est rigolo ? Celui qui remet involontairement le son du micro pendant que vous êtes en train de lui crier de ne rien toucher ?

 

Au rythme des repas

11h30. L’heure de préparer (enfin) à manger. Les estomacs grognent, ma fille aussi. Je laisse de côté mon ordinateur en restant en veille en cas de notifications de mes collègues et supérieurs : la vraie déconnexion, ce sera pour ce soir ; il y a toujours malgré moi cette pointe de culpabilité si je ne réponds pas immédiatement à un mail… Le vice caché du télétravail.

Retour au menu : on pioche alors dans les placards ce qu’on a réussi à acheter au drive le plus proche, après 5 jours d’essais infructueux sur les sites des supermarchés. On savoure plus que jamais les produits et les légumes frais. Le repas englouti, la petite débarbouillée, il est temps de la coucher. Deux heures de répit pour retaper un peu les neurones, tenter une micro-sieste, faire la vaisselle, et travailler à nouveau.

L’après-midi passe presque aussi vite que le matin : entre le goûter, une dizaine de livres enfants à lire, une sortie express sur le balcon et quelques tableaux Excel à remplir, le soir arrive, et avec lui un nouveau dîner à préparer, un bain à donner, et un bébé à coucher !

Un dernier coup d’œil aux mails professionnels et l’ordinateur peut également allez dormir. Allez savoir, lui aussi rêve peut-être de virus et de Corona…

 

(Métro), boulot, bébé, dodo

Sûr que les trajets en métro et bus pour venir travailler (j’avais près d’une heure de transports) ne manquent pas, compressée dans une foule pressée. Sûr que les réunions à rallonge et les kilos de post-ils gribouillés chaque jour ne manquent pas non plus. On ne va pas se mentir.

Mais il n’y a pas à dire, les collègues manquent. Les petites blagues du matin, les récits de nos week-ends et de nos soirées, parler de belle-maman ou des exploits de nos enfants, les repas bruyants à la cantine… Bref, le contact humain. Certes, les échanges sur Whatsapp se font nombreux et distrayants, mais ce n’est pas pareil. Le bruit de la machine à café manquerait presque (pourtant je n’en bois pas !).

Cette nuit je vais encore rêver de montagnes, d’une maison avec jardin, ou pire, que quelqu’un me tousse à la figure dans un supermarché.

I feel so tired
Put myself into bed…

Merci

A tous ceux qui continuent d’aller travailler pendant que sévit ce virus : je remercie le personnel hospitalier, les caissières et caissiers, livreurs, agriculteurs, les salariés des usines qui continuent de tourner pour nourrir toute cette population confinée… MERCI.