Recrutement

Interview – Quelles sont les attentes des salariés en 2023 ?

4 minutes
Pour comprendre les grandes attentes des salariés en 2023, nous sommes allés à la rencontre de Julia Strawczynski, consultante en recrutement. Elle nous dit tout sur les tendances pour attirer et fidéliser ses talents !

Peux-tu présenter ton parcours, ton travail actuel et pourquoi tu as choisi de suivre cette voie professionnelle ?

Je m’appelle Julia Strawczynski, j’ai un bac + 3 en gestion des ressources humaines. Je n’ai pas souhaité poursuivre en bac +5, je n’étais pas “scolaire” et je voulais entrer rapidement dans le concret et le monde du travail. J’ai commencé en tant que RH généraliste pour l’entreprise EDF. Je me suis par la suite spécialisée dans le recrutement et plus particulièrement dans le sourcing de candidats. Le sourcing c’est trouver des solutions pour attirer les candidats et, ensuite, leur donner envie de venir travailler avec l’entreprise en question.

Ce métier me correspond vraiment bien : je suis quelqu’un de très sociable dans la vie, j’aime beaucoup l’humain et j’aime partager. C’est très valorisant pour moi de me dire que je permets à un candidat de trouver un poste qui lui correspond, dans un environnement sain en accord avec ses valeurs et, de l’autre côté, de permettre à une entreprise de continuer son développement et sa croissance grâce au recrutement de nouveaux talents.

C’est parfois un vrai casse-tête de faire matcher une entreprise et des candidats. J’ai évolué dans des environnements industriels où il est très difficile de recruter et j’y ai beaucoup appris.

J’ai passé 7 ans en tant que salariée puis j’ai eu envie et besoin de connaître un autre mode de vie avec plus de flexibilité. Je me suis donc mise à mon compte en tant que freelance et cela fait 2 ans maintenant. J’ai travaillé pour plusieurs clients et aujourd’hui je me concentre essentiellement sur l’un d’entre eux : Semji.

Quelles sont pour toi les grandes attentes des salariés en 2023 ?

2023 est dans la continuité de 2022. Depuis le covid, la tendance s’est totalement inversée : aujourd’hui c’est le candidat qui mène la danse, c’est lui qu’il faut convaincre, c’est l’entreprise qui doit se vendre. Le marché de l’emploi est plutôt attractif et des secteurs rencontrent de grosses difficultés pour recruter.

Il est donc essentiel d’être à l’écoute des attentes des salariés. Les plus importantes en 2023 :

  • La reconnaissance.
  • La transparence. L’entreprise doit tenir ses promesses, et se tenir à ce qu’elle a dit concernant les missions du poste, les avantages, le salaire, l’évolution de carrière, l’ambiance de travail, etc. Cela ne sert à rien de cacher les éléments négatifs, les candidats ont conscience qu’un poste ne peut pas être parfait. Si l’on est pas transparent, le candidat sera forcément déçu à la prise de poste, se démotivera et ne restera pas.
  • Des missions en adéquation avec le profil et le parcours de la personne recrutée pour qu’elle s’épanouisse dans le temps. Chaque personne a des compétences, et souhaite que son employeur lui propose des évolutions professionnelles en adéquation avec ses aspirations. Ne pas le prendre en considération est une grosse erreur de l’entreprise.

On entend beaucoup parler de l’importance du sens au travail, qu’en penses-tu ?

L’apport de sens est clairement essentiel pour les salariés. C’est ce qui les motive à se lever le matin, à s’investir, à se projeter. Trouver du sens au travail, ce n’est pas qu’à travers un secteur d’activité, c’est aussi les valeurs de l’entreprise, la confiance qu’elle met en ses collaborateurs. Il ne faut surtout pas le négliger.

Qu’est-ce qu’il n’est plus possible de faire en 2023 ?

La première chose qui me vient en tête c’est qu’il n’est vraiment plus possible de mettre de côté l’expérience candidat. C’est la façon dont on s’occupe d’un candidat du premier point de contact (l’offre d’emploi) jusqu’à la fin du processus. Ce n’est plus possible par exemple de ne plus apporter de réponse à une candidature, de ne pas faire des retours personnalisés et de considérer que l’on est pas sur un même pied d’égalité. L’entreprise cherche un candidat qui lui cherche un travail. C’est une rencontre, l’entreprise ne doit pas avoir l’ascendant. Je vois encore aujourd’hui trop d’entretiens ou les candidats se sentent mal, déstabilisés. Il y a plein d’autres moyens de tester les compétences que d’attaquer ou de piéger.

Enfin, il n’est plus possible de négliger sa marque employeur. Le recrutement, c’est la première rencontre, le premier avis que va se faire le nouveau talent. Si tout se passe bien, il sera fidélisé et deviendra un parfait ambassadeur auprès de son réseau pour attirer d’autres candidats et valoriser l’image de l’entreprise.

Une citation pour finir cette interview ?

« Le leadership traduit la capacité d’un leader à obtenir de ses équipes une adhésion forte et durable à la réalisation d’un projet ambitieux. » Françoise Gri, femme d’affaires et cheffe d’entreprise française.

Je trouve que cela résume très bien l’état d’esprit que doivent avoir les dirigeants aujourd’hui pour réussir leurs recrutements !