Recrutement

Les faux CV ou comment repérer les Pinocchio en entretien

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Lorsque l’on postule à une offre d’emploi, mentir sur son CV peut être un choix tentant. Et nombreux se laissent convaincre : environ 65% des curriculum vitae comportent des fausses informations ! Quand il s’agit de petits mensonges, l’impact peut être moindre pour l’entreprise, mais c’est une autre histoire quand il concerne une compétence indispensable à un poste. Alors, comment repérer les Pinocchio lors d’un recrutement ?

La place du CV mensonger sur le marché de l’emploi

65% des CV en France comporteraient des mensonges d’après l’entreprise EveryCheck, spécialiste du domaine. D’autres études vont jusqu’à dire que tous les CV auraient des petits arrangements.

 

Il y a bien sûr plusieurs degrés de mensonge. Le CV est un réel produit marketing, du personal branding. Le candidat y met en avant tous ses atouts, il sélectionne soigneusement les postes et compétences qu’il met en avant. Et c’est le jeu ! Il sait pertinemment que tout se joue dans les premières secondes à la lecture de son CV du côté de l’employeur.

 

Le mensonge peut se glisser n’importe où sur le CV, de la formation à l’expérience professionnelle, mais aussi dans la partie hobbies que les employeurs regardent de plus en plus avec attention (voir notre article sur les mad skills : https://elandestalents.apicil.com/recrutement/les-mad-skills-vous-connaissez/ ).

 

Mentir sur son CV concerne tout le monde ! Ne vous fiez pas à l’expérience d’un candidat ou à son solide profil. Malheureusement, les CV parfaits peuvent aussi cacher des énormes mensonges. Pour ne citer qu’un exemple parmi ceux qui ont fait beaucoup de bruit :  le cas de Scott Thompson, ancien PDG de Yahoo. Ce dernier s’est tout bonnement inventé un diplôme en informatique. Malheureusement pour lui, un actionnaire s’est rendu compte que ce cursus n’était pas encore proposé par l’université l’année où il aurait obtenu son diplôme. Bousculé par la polémique, il a dû démissionner de son poste 4 mois seulement après sa prise de fonction !

Les fausses expériences les plus courantes sur les CV

Dans le top 3 des mensonges les plus présents sur un CV on trouve

  • les faux diplômes : cursus en réalité non validé ou jamais suivi, amélioration de son intitulé, etc. ;
  • les fausses entreprises : le candidat ment sur une entreprise où il aurait travaillé ;
  • et la durée/type des contrats : contrat de six mois qui se transforme en un an, stage qui se transforme en CDD, etc. .

 

47% des recruteurs décèlent des mensonges dans les CV. Certains passent facilement entre les mailles. Alors, comment s’y prendre pour ne pas se laisser piéger en tant qu’employeur ?

Comment repérer les mensonges d’un candidat lors du recrutement ?

 

Bien heureusement, il existe plusieurs façons de déceler un CV mensonger ! On vous a sélectionné les idées les plus intéressantes, à la fois pour vérifier le CV lors de la sélection, puis lors d’un entretien !

 

  • Faire appel à une société de vérification.

Des entreprises se sont spécialisées dans la vérification de CV. Elles ont les outils et les ressources humaines pour mettre au jour les CV mensongers. Il faudra compter en moyenne 70 euros par CV (avec un prix dégressif si vous en envoyez plusieurs en analyse). Une alternative très intéressante pour gagner du temps et mieux sélectionner les candidats à recevoir en entretien.

  • Demander des références.

    Pour valider un diplôme ou une expérience, vous pouvez demander au candidat de vous envoyer des références. Vous pourrez ainsi contacter les anciens employeurs pour vérifier les dires du candidat et éventuellement découvrir une expérience fictive.

  • Le web : votre meilleur allié.

    Même s’il ne s’agit pas de se transformer en agent secret ou de rentrer dans l’intimité du candidat, il existe des techniques toutes simples pour vérifier l’exactitude des informations présentes sur un CV. Vous pouvez surfer sur les réseaux du candidat, vous rendre sur le site web des entreprises dans lesquelles il a travaillé, faire un tour sur les sites des écoles ou université pour vérifier les cursus, etc. Une vraie mine d’or !

  • Préparer vos questions pour l’entretien.

    Une fois en entretien, il sera plus difficile pour le candidat de mentir. N’hésitez pas à lui poser plusieurs questions sur l’ensemble des formations et compétences indispensables au poste.

  • Observer le langage corporel du candidat lors de l’entretien.

    La posture du candidat lors d’un entretien peut en dire long. Des mains moites et qui s’agitent, le regard qui fuit, les bras fermement croisés, peuvent révéler un candidat mal à l’aise, parfois à cause du mensonge.

Comment face à un candidat qui ment ? Tout est en fait une question de mesure. Si le candidat est très intéressant et a juste enrobé un petit élément de son CV, on peut ne pas lui en tenir rigueur. Si par contre vous sentez la personne malhonnête, ou vous rendez compte qu’elle a menti sur des éléments essentiels, il est fortement conseillé de ne pas mettre en place de collaboration.

Il est important de rappeler qu’un candidat qui ment prend aussi des risques importants. Si d’après la loi le mensonge lors d’un recrutement est toléré dans certains cas, une entreprise peut licencier pour faute grave le salarié sur ce motif. Si ce dernier va jusqu’à fournir des faux documents, comme pour un faux diplôme, les peines encourues pour «faux et usages de faux» ou «illégalité d’activité» peuvent s’élever à trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.