Pourquoi parler de risques psychosociaux après le confinement ?
Le confinement a déjà fortement impacté la vie des français et le monde du travail. Malgré le déconfinement, le retour à la normale ne sera pas immédiat au sein des entreprises : le télétravail devra encore être privilégié et lorsqu’il ne sera pas possible, les gestes barrières devront être adoptés (distance entre les postes de travail, distribution de masques, gants et gel hydraulique, prise de la température à l’entrée des bureaux, flux de circulation pour éviter les croisements, etc.).
En plus de ces aspects pratiques, il ne faudra pas oublier un élément primordial : l’état psychologique des collaborateurs et les risques psychosociaux qui peuvent apparaître avec le temps. Plus on tardera à le faire et à l’anticiper, plus il sera difficile de régler les problèmes par la suite.
Pourquoi parler de troubles psychosociaux ? Plusieurs facteurs ont et vont entraîner des difficultés et des frustrations psychologiques :
- La dimension anxiogène du confinement : isolement, quotidien bouleversé, liberté de gestes fortement diminuée, etc.
- La distanciation sociale : malgré une reprise du travail, nous ne pourrons pas retrouver une vie sociale normale, indispensable pour recharger les batteries et réduire son stress.
- L’angoisse sanitaire : la peur d’attraper le virus ou qu’un proche tombe malade.
- L’impact des nouvelles pratiques quotidiennes de travail : dégradation du fonctionnement des équipes, tensions, etc.
- La perte d’équilibre entre vie privée et vie professionnelle : présence des enfants dans le cadre de travail, impossibilité de s’isoler pour travailler, etc.
- La fatigue : celle des managers d’avoir managé à distance sans être préalablement formés et sensibilisés aux bonnes pratiques, amplification du temps de connexion, épuisement relationnel (beaucoup d’échanges pour les gens moins bien préparés au télétravail), concentration plus difficile à la maison selon la configuration du logement, difficulté d’aborder des sujets compliqués à distance, etc.
Il faudra sans aucun doute donner du temps aux collaborateurs afin de favoriser le retour à plus de sérénité : cela nécessitera des mesures d’accompagnement et de soutien, notamment sur le plan psychologique.