Qualité de vie au Travail

L’hyperstress : comment le reconnaitre et le surmonter ?

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En 2017, le monde découvrait un nouveau terme : l’hyperstress. Mis en lumière par une étude du cabinet Stimulus l’année dernière, il touche de plus en plus de salariés et de managers. Conséquence de la transformation de l’organisation des entreprises, l’hyperstress au travail concerne un quart des Français. Quels en sont les symptômes et comment le surmonter ?

L’hyperstress au travail, qu’est-ce que c’est ?

Il s’agit « d’un niveau de stress trop élevé et donc à risque pour la santé ».  Près d’un Français sur quatre en souffrirait au travail et ceci menacerait la qualité de vie au travail (QVT) de centaines de salariés.

Qui sont-ils ? La cible serait plutôt les femmes (28%) que les hommes (20%) entre 40 et 50 ans, travaillant dans le secteur de la santé et de l’action sociale.

C’est une statistique qui ne surprend pas et fait écho aux nombreuses actualités sur la souffrance au travail. Comment en sommes-nous arrivés là ? Quelles sont les causes du stress en entreprise ? Comment pouvons-nous surmonter notre stress quand il arrive à ce point culminant ?

Heureusement, avant d’arriver à cet état de stress intense, il suffit de peu de chose pour retrouver de la sérénité.

4 règles simples pour faire baisser la pression et tendre vers un bien-être au travail

Comment retrouver le chemin du bien-être au travail ?

Au travail comme chez soi, les occasions de subir du stress sont nombreuses. Voici 4 règles toutes simples à garder en tête et à mettre en application dès que nous ressentons trop de pression au travail.

 

1 – Créer du sens dans son travail pour lutter contre l’hyperstress et la souffrance au travail

De plus en plus, l’écart se creuse entre nos aspirations personnelles et la réalité du travail. Ce n’est plus l’espace privilégié où nous accomplissons nos rêves et où nos espoirs se réalisent. Au contraire, nous subissons bon nombre de frustrations chaque jour mettant en danger notre santé au travail.

Quand nous en perdons le sens, la finalité de nos tâches quotidiennes devient opaque et notre motivation baisse, voire disparait complétement. C’est à ce moment-là que se crée une réelle souffrance au travail : burn-out, bore-out, mal être ou maladies psychosociales. Les conséquences du stress au travail sont souvent graves d’où l’intérêt de se protéger et de bénéficier de programmes de prévention de santé au sein de son entreprise

A titre individuel, nous pouvons nous poser les questions suivantes afin de se positionner dans la sphère professionnelle : qu’ai-je envie de faire de ma vie ? que puis-je transformer mon travail actuel ? quels sont mes désirs ?

Penser sa vie revient à entamer le dialogue avec soi-même et les autres c’est la 1ère étape pour commencer à déstresser et faire baisser la pression que vous ressentez. Un petit moment d’introspection qui pourra améliorer votre qualité de vie !

 

2 – Respecter son propre rythme

Bonne nouvelle ! Le stress a une réelle utilité au quotidien. En effet, sans lui, nous ne serions pas capables de nous lever le matin ! Nous avons toujours une part de stress en nous. Cette hormone que notre cerveau sécrète à 3h du matin possède des vertus hautement positives et génère l’énergie nécessaire à commencer sa journée. L’hyperstress, c’est l’effet inverse avec toutes les zones du cerveau qui sont touchés par le stress. A ce niveau, cela devient nocif et le cerveau déconnecte.

On finit par ne plus pouvoir se lever et c’est le burn-out.

Le meilleur moyen pour éviter d’arriver à cette situation est de se reconnecter à ses sens. Chacun possède son propre rythme et nous avons tous en nous la possibilité de nous remettre à notre propre diapason.

Simple bon sens pour certains, car nous savons bien ce qui nous fait du bien : les couleurs, la musique, les activités, un bon repas voire certaines odeurs qui nous apaisent. Nous avons tous cela en nous, notre cerveau sait d’ailleurs ce qui lui fait du bien. Il suffit de l’aider à se reconnecter !

Il faut également apprendre à bouger, faire du sport ou juste une activité manuelle. On mobilise tout sauf sa tête ! Offrir une pause à son cerveau possède de réel bienfait. Or, ceci fait très souvent défaut en raison de nos vies sédentaires.

 

3 – Apprendre à dire non

Dans la lutte contre l’hyperstress, il y a plusieurs dimensions. Il ne faut pas tout mettre sur le dos de l’individu. Dans l’entreprise, la 1ère chose à mettre en place est de recruter la bonne personne pour le bon poste. Dans un même temps, il y a à travailler sur des mesures de protection des salariés : privilégier un mode de management qui entraîne les gens, s’intéresser à la reconnaissance professionnelle, faire en sorte que les gens mettent leurs compétences au service de leurs fonctions, proposer des formations.

Sur le plan individuel, il faut faire réfléchir les salariés à ce qui est important pour eux : ce qui les fait vibrer, ce qui les pousse à se lever le matin, quelles sont leurs valeurs ? On révèle dans l’étude que les femmes sont plus sensibles au stress que les hommes : 57% contre 47% pour leurs homologues masculins.

La plupart des femmes souffrent en effet du syndrome de la bonne élève : elles ne supportent pas de mal faire et se collent une pression monstrueuse.

A force de vouloir être sur tous les fronts, elles finissent par ne plus être efficace du tout ! A certain moment, il faut savoir dire non !

 

4 – Retrouver sa capacité d’action

A défaut de parler d’hyperstress, on peut parler de stress chronique. L’effet nocif du stress n’est pas aux éléments qui l’induisent mais plutôt à l’incapacité pour celui qui le subit à ne pas pouvoir maîtriser ses « stresseurs ». A partir du moment, on se sent en capacité de contrôler ce qui nous arrive, on est à même de bénéficier du mécanisme du stress, plutôt que d’en pâtir.

Or, notre capacité à maitriser notre environnement dépend pour beaucoup de notre latitude d’action et de notre marge de manœuvre.

Au sein de l’entreprise, réduire le stress consiste à laisser au salarié la liberté de s’organiser de la meilleure façon possible pour aller au bout de ses missions, de faire confiance à ses compétences pour accomplir ses tâches.

En lui redonnant la possibilité de la liberté d’action, on lui permet de mieux affronter les difficultés professionnelles et personnelles.

Certaines entreprises issues de la nouvelle économie ont bien compris que faire peser trop de pression et de contraintes sur les individus, sans leur donner les moyens de s’organiser, ni de faire confiance à leur aptitude professionnelle les désengagent, les démobilisent et les rendent moins créatives.

En France, il y a une tradition culturelle qui consiste à prôner l’égalitarisme mais où les relations professionnelles demeurent très hiérarchisées. Or, pour avoir des salariés investis, créatifs et qui mettent à contribution toutes leurs compétences, il vaut mieux les laisser s’exprimer librement. On ne recrute pas un talent pour lui dire ce qu’il doit faire…*

Surmonter l’hyperstress : reconnaître les limites de l’humain

Il faut savoir reconnaître ses limites. Une journée ne possède que 24h, nous avons deux pieds, deux bras, deux mains et nous ne pouvons pas accélérer le cours du temps !

Il faut développer les capacités de chacun en lui offrant des challenges à hauteur de ces capacités, des objectifs « smart » en d’autres termes.

Il faut aussi permettre l’expression des savoirs, des expériences et des efforts de chacun.

De plus, nous sommes formés et informés mais le dialogue a tendance à perdre sa place au sein du groupe. Il faut remettre des espaces de discussions au sein des organisation pour que l’intelligence puisse aussi s’exprimer et se dire.

Il faut également repenser son système d’alarme individuel pour lui laisser son véritable rôle, celui de la survie. Il faut apprendre à faire la différence entre une menace réelle et une qui ne l’est pas.

Il faut aussi calmer le « petit hamster » qui court sans arrêt dans notre tête, le freiner. Il faut s’appliquer à remettre son attention dans le présent, à chaque instant. Le fait d’être accaparé par le hamster rend notre cerveau indisponible pour gérer le stress. Cela permet aussi de ne plus être la position du démissionnaire

Voici quelques règles qui pourront nous aider à surmonter des périodes où nous sentons que la pression devient trop intense. Garder sa productivité, équilibrer sa vie pro et perso, voilà les deux défis d’une vie professionnelle épanouissante !

 

 

Source Cabinet Stimulus : Etude réalisée auprès de 32 137 salariés de 39 entreprises de différents secteurs d’activité entre 2013 et 2017.

*inspirée de la citation de Steve Jobs :“It doesn’t make sense to hire smart people and then tell them what to do. We hire smart people so they can tell us what to do.”