Management

Des vacances illimitées : une nouvelle méthode pour attirer les Talents ?

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Offrir à ses employés des congés illimités pour augmenter leur performance : un paradoxe ? Pourtant, cette pratique commence à convaincre les RH de certaines start-ups. Et pour cause, elle est un argument de choix pour le recrutement de jeunes talents. Explications.

La tendance américaine qui fait son chemin en France

Né au cœur de la Silicon Valley, le concept de vacances illimitées a d’abord été mis en place par Netflix en 2004. Partie du constat que les employés ne comptaient pas les heures supplémentaires, la société a décidé d’en faire de même pour les vacances. Une mesure révolutionnaire dans un pays où les périodes de congés payés ne durent en moyenne que deux semaines. Cette culture d’entreprise remet ainsi les résultats en haut des priorités. En effet, les salariés peuvent prendre autant de congés qu’ils le souhaitent, à une seule condition : que leurs objectifs soient bien remplis.

Un moyen de responsabiliser les salariés

Cette politique innovante est basée sur une confiance mutuelle entre la direction et les employés, permettant de responsabiliser ces derniers. Aussi, certaines entreprises françaises commencent à s’en emparer, à l’exemple du groupe immobilier Avinim, ou encore de la plateforme d’emploi Indeed qui l’a appliqué pour ses équipes américaines. Résultat : si le nombre de jours de congés par employé a quelque peu augmenté (passant de 11 à 15 jours en moyenne), le bien-être des salariés s’en trouve amélioré et la performance de l’entreprise reste la même.

Cette mesure règle également le problème des jours de congés non utilisés, qui sont généralement reportés indéfiniment et peuvent représenter un coût important pour l’entreprise lorsqu’il s’agit de les indemniser en fin de contrat.

Un moteur de bien-être au travail

Bien que plusieurs firmes restent sceptiques, cette pratique améliore indéniablement la qualité de vie au travail en offrant plus de liberté et de flexibilité aux salariés, de la même manière que le télétravail ou l’aménagement des horaires. Le concept permet aux employés de s’organiser selon leurs besoins et de bénéficier d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Une nouvelle forme de management qui se veut bienveillante, mais aussi exigeante : pour éviter les dérives, cela implique de définir clairement les objectifs attendus et de poser des règles, afin d’entretenir la motivation et la performance des équipes.

Recruter les jeunes talents

Une entreprise qui fait confiance à ses salariés, c’est aussi un atout majeur de recrutement, face à des candidats de plus en plus en recherche de qualité de vie au travail. Cette mesure s’inscrit donc dans une culture d’entreprise qui place le bien-être au centre des préoccupations.

Attention aux effets pervers

Néanmoins, si le concept est séduisant, il a également ses limites. La liberté de prendre un nombre illimité de jours de congés pourrait mener certains employés à en abuser, et à l’inverse, engendrer une auto-restriction chez d’autres. Cette conséquence irait à l’encontre du principe d’équité voulu pour les salariés, alors même que le droit du travail français pose un cadre très strict. Autre risque d’effet pervers : la tentation pour les managers d’augmenter considérablement la charge de travail des employés et de fixer des objectifs inatteignables, rendant impossible toute période de répit.

Ainsi, pour éviter tout abus ou risque de surmenage, cette pratique doit être encadrée et avant tout se fonder sur un principe de confiance. Si en termes de durée des congés, cette pratique ne présenterait pas une grande différence pour les salariés français, l’initiative montre un profond changement dans la culture des entreprises qui souhaitent accorder plus de liberté à leurs équipes.