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Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l’intrapreneuriat !

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Présent dans tous les secteurs d’activité, publics et privés et toutes les tailles d’entreprise, l’intrapreneuriat est aujourd’hui un véritable phénomène. Qu’est-ce que l’intrapreneuriat ? Quels sont ses avantages et le rôle des ressources humaines dans ce processus ? Zoom sur ce véritable booster d’émulation interne et d’innovation, qui séduit les entreprises et les collaborateurs.

L’intrapreneuriat : présentation d’un nouveau phénomène

Le concept d’intrapreneuriat est né à la fin des années 1970 aux Etats-Unis. Il permet aux collaborateurs d’entreprendre au sein de leur entreprise un projet tout en gardant leur statut de salarié. C’est une véritable démarche entrepreneuriale, personnelle, souvent liée à un projet d’innovation (nouveaux services, nouvelles prestations, nouvelles technologies) en lien ou non avec l’activité principale de l’entreprise.

L’intrapreneuriat ne doit pas être confondu avec la gestion de projet. Un intrapreneur est à l’initiative du projet, en est le propriétaire et doit pouvoir le faire évoluer en toute liberté. L’entreprise prend alors le rôle “d’investisseur” et d’incubateur.

L’intrapreneuriat est un véritable challenge pour l’entreprise et celui qui se lance dans l’aventure. L’intrapreneur est confronté à de nouvelles problématiques qu’il n’aurait pas rencontrées à son poste, comme la gestion du budget et d’une équipe. L’entreprise, quant à elle, doit s’autoriser le droit à l’erreur et accepter de parier sur des projets auxquels elle n’aurait pas pensé elle-même. Elle doit surtout accorder à son collaborateur sa pleine confiance.

L’intrapreneuriat peut prendre de nombreuses formes, l’entreprise et le collaborateur en déterminent ensemble les limites. Les intrapreneurs peuvent par exemple œuvrer au sein de Fablabs (laboratoire de fabrication et d’innovation) créés au cœur même d’entreprises (exemple : le SebLab du Groupe Seb).

Les avantages de l’intrapreneuriat

Les entreprises françaises proposant l’intrapreneuriat à leurs salariés sont de plus en plus nombreuses (Allianz, SNCF, Engie…). Il n’est pas réservé qu’aux grosses entreprises, aujourd’hui les PME adoptent également la pratique, y percevant une nouvelle façon de se développer et d’attirer de nouveaux talents. Une étude récente de Deloitte réalisée en collaboration avec Viadeo et Cadre Emploi révèle que 74% des français aimeraient devenir des salariés entrepreneurs.

Les atouts de cette démarche sont nombreux. L’intrapreneuriat permet à l’entreprise de :

  • créer de nouvelles opportunités de croissance grâce à des projets d’innovation et de renforcer sa compétitivité sur les marchés,
  • faire émerger des idées qu’elle n’aurait pas eu elle-même,
  • offrir la possibilité à ses collaborateurs de se lancer de nouveaux défis et faire naître en eux une fibre entrepreneuriale,
  • donner sa chance à tous les collaborateurs de gérer des projets, pas seulement à ceux qui y sont à l’origine destinés,
  • attirer de nouveaux talents et fidéliser ses collaborateurs,
  • ouvrir ses collaborateurs vers l’extérieur en terme d’engagement, de développement des compétences et leur offrir un regard nouveau sur le process interne pour l’améliorer.

Du côté des collaborateurs, l’étude de Deloitte révèle que les trois principaux avantages de la démarche intrapreneuriale sont : le développement personnel, l’autonomie et l’indépendance. Trois points souvent cités comme prioritaires pour un cadre de travail de qualité. L’intrapreneuriat est donc une belle façon pour l’entreprise d’oeuvrer pour la QVT ! Il est également un bon tremplin pour se lancer dans l’entrepreneuriat : 65% des personnes interrogées estiment que leur expérience d’intrapreneur les a incités à devenir entrepreneur.

Le rôle des RH dans l’accompagnement de l’intrapreneuriat

L’intrapreneuriat est souvent piloté par les directions de l’innovation mais l’implication des RH est fondamentale dans le processus. L’intrapreneur reste un membre à part entière de l’entreprise même s’il est détaché provisoirement de ses missions initiales.

Les ressources humaines doivent être présentes à chaque étape du projet : en amont pour aider à définir le cadre, mais aussi pendant et après la phase d’accélération. Il est essentiel de déterminer dans un premier temps les conditions de travail (contrat, horaires, salaire, etc.) et les ressources disponibles (espaces de travail, coéquipiers, etc.). Les RH doivent ensuite conseiller et accompagner l’intrapreneur dans le recrutement, dans le respect de la marque employeur et dans la mobilisation d’autres membres de l’entreprise. Elles sont aussi un pilier indispensable pour le collaborateur si celui-ci perd pied dans son projet. D’après l’étude Deloitte, les principaux problèmes auxquels il peut être confronté sont les suivants: moyen, gestion, financement, ressources et temps. Les ressources humaines doivent être porteuses de solutions.

Enfin, les ressources humaines sont essentielles à la fin du projet pour accompagner le collaborateur dans la réinsertion à son poste ou dans son évolution interne ou externe.

 

Vous vous posez encore de nombreuses questions sur l’intrapreneuriat ? Vous trouverez toutes les réponses et des exemples concrets dans le livre blanc d’APICIL à paraître en mars 2020.