Management

L’holacratie, un mode de gouvernance qui fait sauter la hiérarchie !

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L’objectif de cet article est de proposer une définition claire de l’holacratie. En quelques mots, c’est un système de gouvernance qui met en avant l’intelligence collective et propose de rendre la pleine autonomie aux salariés. Le tout s’appuie sur des règles très précises. Quelques explications.

Comment déchiffrer l’holacratie en 4 points ?

Après quelques heures de recherches et de lecture, je me suis rendu compte que c’était ceux qui l’avaient déjà mis en place dans leur entreprise qui en parlaient le mieux. Les témoignages de chef d’entreprises français comme chez Winpharma ou chez Danone l’holacratie, Danone permet de bien cerner ce nouveau principe de travail d’équipe.

Les 4 enseignements qui vont vous permettre de mieux comprendre ce que holacratie veut dire :

  1. L’holacratie est une pratique plus qu’une théorie, on ne l’explique pas, on l’expérimente.
  2. C’est un concept récent, à peine 10 ans, ambitieux et encore marginal en France (400 entreprises dans le monde) d’où la difficulté à en délimiter les contours…
  3. Cela fait l’effet d’une révolution, plus de chef, plus de manager… Ou comment sauter un système qui perdure depuis plus de 50 ans ! Pas facile à assimiler pour tout le monde.
  4. L’holacratie ne se réfère pas à une typologie d’entreprise, elle peut convenir à tous. PME comme grands groupes y adhèrent. Seules comptent la volonté du dirigeant et le besoin de changement. Déjà une belle façon de remettre de l’humain dans le travail.

Démocratiser la prise de décision et passer à la hiérarchie horizontale

L’holacratie, c’est comme ne plus dépendre de votre manager pour prendre une décision. Grisant et effrayant à la fois. Inventée en 2007 par Brian Robertson, l’holacratie propose de revoir l’organisation de l’entreprise de fond en comble. L’holacratie propose de faire entrer la démocratie dans l’entreprise. D’ailleurs, l’holacratie s’appuie sur une Constitution comme c’est le cas dans un régime politique.

Le pari de l’entreprise libérée consiste à donner la parole aux salariés pour les remettre au centre des préoccupations. En holacratie, le pouvoir est détenu par l’organisation ce qui signifie par tout le monde. C’est l’organisation la plus démocratique. Les décisions ne sont plus le privilège d’une poignée de chefs. Plus de relation top-down. Un système de poupée russe la remplace, laissant le collectif et le travail collaboratif s’exprimer avec toute la richesse des complémentarités et des personnalités.

Que des avantages !

L’holacratie donne des responsabilités à chacun, met en lumière les dysfonctionnements et évacue les tensions émotionnelles ou fonctionnelles. C’est un mode de gouvernance qui fait de la place à la responsabilité augmentée. Nous évoluons dans une entreprise libérée où un cadre est défini. Il est propre à chaque organisation où toutes les initiatives peuvent s’exprimer en toute liberté.

Gérer les tensions comme le principe de gouvernance clé

L’holacratie, c’est mettre les tensions émotionnelles et fonctionnelles au cœur du management. La réunion existe toujours, mais pour gérer les tensions et désamorcer les conflits. Plutôt malin. Il faut se rencontrer et s’adapter au besoin du moment et c’est là toute la différence avec un management classique.

En clair, ces réunions permettent de clarifier les projets de tous, définir ou redéfinir les rôles de chacun et à plus long terme la stratégie de l’entreprise. Il ne faut pas chercher à mener tous les projets, seulement à répondre aux exigences de l’humain, ce qui permet d’avancer : baisse de motivation, tensions émotionnelles ou perte de sens. Rien n’est laissé en suspens, ce qui évite de laisser les situations se détériorer.

On ne planifie plus ses actions pour éviter de se tromper mais on essaie, quitte à se tromper. Opter pour une solution imparfaite et apprendre des expériences, plutôt que ne pas bouger, c’est aussi un des principes à retenir.

Donner sens à l’entreprise et se centrer sur ses valeurs

L’holacratie, c’est travailler sur le « pourquoi » et plus sur le « comment ».

Un des articles de la Constitution définit la raison d’être de l’entreprise.

Donner du sens à l’existence de l’entreprise permet de lui fournir ses propres valeurs. Il est d’autant plus facile d’y adhérer par la suite. A vous de répondre aux questions : pourquoi l’entreprise existe ? Où désirons-nous aller ? Et plus, « comment faire ? ».

Etre en phase avec la raison d’être de l’entreprise est une bonne façon de s’y retrouver. Il ne s’agit plus d’aimer ce que l’on fait, mais de se sentir intégré à une organisation dans laquelle où se sent à sa place et utile aux autres.

L’holacratie possède l‘ambitieux projet de vous permettre de donner le meilleur de vous-même, de répondre à vos aspirations profondes.

Un des changements fondamentaux par rapport aux organisations actuelles est que gagner de l’argent n’est plus une finalité pour l’entreprise mais une condition de pérennité.

Le lâcher-prise comme une condition pour réussir l’holacratie

L’holacratie, c’est désapprendre à travailler.

Comme l’holacratie demande à tous de modifier sa vision de l’entreprise managers comme salariés, la phase de désapprentissage est en réalité longue et difficile. Il faut en tenir compte dès le départ. Elle est un passage obligé vers le changement. Adopter le système holarchique implique de renoncer au pouvoir car la hiérarchie n’existe plus. Cela demande aux managers et surtout au chef de d’entreprise qui voit souvent son entreprise comme son bébé, d’accepter de lâcher-prise.

Cela demande aux salariés de changer de repères et d’oublier leurs vieux réflexes. Etre autonome tout le temps, ne plus mettre son chef en copie de mail, changer de fonction selon les cercles de gouvernance, tout ça requiert du temps.

La 1ère étape pour réussir en holacratie consiste à accepter pour tous de modifier en profondeur son rapport à ses collaborateurs et de reconsidérer sa place au sein de l’équipe.

Il existe 3 types de réunions en holacratie :

  • ACTION : on a besoin de se synchroniser pour avancer
  • RESPONSABILITÉS : on a besoin de travailler autrement, changer son rôle dans l’équipe, adapter son rôle à ses compétences
  • BUTS : on a besoin de changer d’objectifs ou de se recentrer