Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis Maxime Bost, j’ai 36 ans et je suis enseignant permanent en Management et Gestion de projet à l’Institut Supérieur de Gestion de Lyon ainsi que formateur et consultant pour d’autres structures professionnelles ou d’enseignement.
J’ai été pendant près de 15 ans conseiller politique, mission pour laquelle le management d’équipe et la planification de projet ont été des outils structurants.
Pourquoi vous intéressez-vous au management ?
Je m’intéresse particulièrement au Management parce que je me suis rendu compte qu’il s’agissait là de l’un des parents pauvres de la formation initiale et continue dans beaucoup de structures avec lesquelles j’ai eu l’occasion d’échanger ou de travailler.
Je rencontre le plus souvent des personnes en position de management sans avoir été formées pour cela et à qui on a dit que le management, c’était du bon sens. Or, rien n’est plus faux.
Les enjeux de management sont fondamentaux pour permettre à une équipe de se retrouver dans les bonnes conditions pour atteindre ses objectifs et maintenir une ambiance constructive orientée vers l’amélioration continue et le développement de chacun.
Quelles-sont pour vous les compétences essentielles attendues chez un ou une manager en 2025 ?
- Une grande capacité d’écoute et d’adaptation pour être en mesure d’accompagner au plus près les membres de son équipe.
- Beaucoup d’humilité et une grande capacité de remise en question quant aux méthodes à déployer en fonction des contextes.
- Une grande curiosité et l’envie d’apprendre pour être en mesure de s’adapter aux évolutions de notre société.
- La clarté et l’assertivité dans les propos et les messages diffusés afin d’être compris et que chacun sache à quoi s’en tenir.
Si vous deviez donner trois conseils à vos étudiants en management pour réussir dans leurs futurs postes, quels seraient-ils ?
Être exemplaire est pour moi la première qualité d’un bon manager. Inutile de demander à l’équipe de faire des efforts que vous ne seriez pas prêts à consentir vous- même. Si votre équipe doit se remettre en question et se dépasser, vous devez le faire avec elle.
Être à l’écoute et s’intéresser sincèrement à chacun des membres de l’équipe, à ce qui le touche, à ce qui l’inquiète, à ce qui le motive. C’est là le véritable levier du travail collectif. Il n’y a pas de méthode de management qui fonctionne à l’identique avec tout le monde. Chacun est différent.
Apprendre, toujours. Se tenir au courant des évolutions du monde, de la technologie, de notre environnement socio-culturel. Ne pas hésiter à se former régulièrement pour rester à jour dans sa pratique. Toujours chercher à s’améliorer.
Quels conseils donneriez-vous aux entreprises pour recruter un bon manager ? Pour les former et les fidéliser ?
- Recherchez des profils ouverts, curieux et bienveillants. Un bon manager est un manager qui saura diffuser une ambiance sereine et constructive dans son équipe.
- N’hésitez pas non plus à former des collaborateurs en interne afin de leur permettre de devenir managers. Mais ne partez jamais du principe que n’importe qui peut manager, surtout sans formation.
- Si vous souhaitez les fidéliser, il faudra être à l’écoute des besoins qu’ils vous feront remonter, pour eux, mais surtout pour leur équipe dont ils deviendront naturellement les ambassadeurs.
- Ne les mettez jamais en porte à faux vis-à-vis de cette dernière. La situation leur sera alors insupportable.
- Formez-les régulièrement, à leur demande, pour les aider à évoluer avec leur poste.
J’ai eu la chance dans ma carrière de travailler avec des personnes extraordinaires et dont certaines avaient été particulièrement meurtries par la vie. On m’avait dit : “Fais avec, ils ne sont pas faciles à motiver”. Pourtant, une fois la glace brisée, une fois une bonne ambiance installée, ces personnes se sont avérées fiables, solides et volontaires. A un point même que lorsqu’il y avait un surplus de travail me concernant, elles proposaient de rester avec moi pour me donner un coup de main. De magnifiques souvenirs et de réelles amitiés qui demeurent après que nos routes professionnelles se sont séparées.
Par ailleurs, le meilleur compliment que l’on ait pu me faire, c’est : “Maxime, tu as vraiment une équipe formidable.”
Si cette personne été capable de se rendre compte des qualités de mon équipe, c’est parce que j’avais bien fait mon travail de valorisation de chacun d’entre eux. Que j’avais su les mettre dans les conditions où leurs talents devenaient visibles.
C’est pour moi un des rôles les plus importants du manager. Savoir faire briller les autres, et ne pas s’accaparer les résultats.
Le management en chiffres
Les Echos ont réuni des chiffres-clefs issus de plusieurs études dans un article très intéressant autour du management. Ces données montrent l’importance d’un management de qualité pour le bien-être et la performance des collaborateurs.
- 1 salarié sur 2 seulement fait confiance à son N+1 pour prendre de bonnes décisions pour sa carrière ;
- 34% des salariés choisiraient de quitter leur entreprise en cas de mauvaise entente avec leur manager et 32% s’ils ne se sentaient pas valorisés ;
- pour 36%, les besoins en formations ne sont pas assez entendus ;
- plus de 3 salariés sur 10 pensent ne pas être évalués de manière objective par leur manager.
Alors, comment est le manager idéal ? Quelles sont ses qualités et soft skills indispensables à observer lors du recrutement ? Nous avons interrogé un expert du sujet, Maxime Bost, enseignant en management à l’Institut Supérieur de Gestion de Lyon, et manager d’équipes.
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