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Comment protéger ses chefs de projets du burn-out ?

En septembre 2024, Linkedin a publié une enquête réalisée aux US révélant une augmentation importante de l’épuisement professionnel. Les personnes occupant des postes de chefs de projet sont les plus concernées : un chef de projet sur deux serait en burn-out. Quelles sont leurs missions ? Pourquoi sont-ils particulièrement impactés ? Comment les protéger au sein de l’entreprise ? Nous faisons le point dans cet article.

Qu’est-ce qu’un ou une chef.fe de projet ?

Le chef de projet est responsable de la planification, de la coordination et de la supervision d’un projet. Il est garant de ce dernier de sa conception à sa réalisation, et veille à ce que les objectifs soient atteints dans les délais, tout en respectant un budget alloué.
Les principales qualités attendues pour ce type de poste sont le leadership, une très bonne organisation, la capacité à résoudre les problèmes, la réactivité, la diplomatie et de solides compétences en communication.

Un poste en plein développement

Le poste de chef de projet est ces dernières années de plus en plus demandé. En effet, les entreprises évoluent dans un environnement compétitif qui exige une organisation optimale. Les projets sont souvent transversaux, impliquant plusieurs métiers, technologies et compétences. Les chefs de projet permettent de coordonner efficacement les équipes, de s’adapter rapidement aux changements, de minimiser les risques, et de garantir que les projets sont menés à bien dans les délais prévus.

Le PMI (Project Management Institute) estime :

  • une croissance de 33 % d’ici à 2027 des métiers de la gestion de projet.
  • soit environ 22 millions de nouveaux emplois tout métier de gestion de projet confondu.
  • la demande pourrait croître jusqu’à 88 millions de postes.

Pourquoi les chefs de projets sont les plus impactés par l’épuisement professionnel ?

L‘étude Linkedin citée en introduction révèle que l’épuisement professionnel touche 4 salariés sur 10. Les chefs de projets sont les plus concernés (1 personne sur 2).

Voici cinq des raisons, parmi les plus évoquées par les différentes études sur le sujet, pour lesquelles les chefs de projets sont particulièrement vulnérables à l’épuisement professionnel :

Responsabilité élevée : Ils sont responsables du succès ou de l’échec des projets, ce qui entraîne une forte pression à obtenir des résultats dans des délais souvent serrés.
Gestion des imprévus : Ils doivent constamment s’adapter aux changements, aux imprévus et aux risques, ce qui demande une grande flexibilité mentale et une réactivité permanente.
Multiples parties prenantes : La gestion des attentes de diverses parties prenantes (clients, direction, équipes) nécessite de jongler avec des exigences parfois contradictoires, générant un stress élevé.
Charge de travail fluctuante : Les périodes de pic d’activité, les délais de livraison et les urgences rendent la charge de travail imprévisible et parfois excessive, entraînant des horaires prolongés et des difficultés à décrocher.
Isolement décisionnel : Bien que les chefs de projet coordonnent des équipes, ils se retrouvent souvent seuls à prendre des décisions cruciales, ce qui peut renforcer le sentiment d’isolement et d’anxiété face à la prise de responsabilités.

Lire notre article Indépendants : comment prévenir le burn-out ou la dépression

Comment protéger ses salariés chefs de projet du burn-out ?

Pour protéger les chefs de projet du burn-out, les entreprises peuvent adopter plusieurs stratégies efficaces :
Équilibrer la charge de travail : Assurer une distribution réaliste des projets pour éviter les surcharges.
Favoriser la flexibilité et l’autonomie : Donner aux chefs de projet une certaine flexibilité sur leurs horaires et modes de travail, ainsi que l’autonomie pour prendre des décisions, peut réduire le stress et améliorer leur sentiment de contrôle.
Mettre en place des ressources de soutien : Offrir des ressources comme des assistants de projet, des outils de gestion de projet modernes, et l’accès à un support psychologique pour aider à gérer les situations difficiles.
Encourager les pauses et les congés : Promouvoir activement la prise de congés et de pauses régulières pour éviter une fatigue accumulée.
Organiser des formations en gestion du stress
Dédramatiser : rappeler à vos chefs de projet que d’autres personnes peuvent sereinement prendre le relai s’ils ont besoin de souffler.
Les soutenir dans leurs échecs et les défendre face à des clients virulents. Il est essentiel de leur rappeler que vous avez confiance en leur travail et à prendre leur partie en cas de litige.

Ces mesures, en plus de créer un environnement de travail bienveillant et respectueux, peuvent considérablement diminuer le risque de burn-out et améliorer la satisfaction au travail des chefs de projet.

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Témoignage de Lucie, ancienne cheffe de projet en start-up

J’ai travaillé à deux reprises en tant que chef de projet dans ma carrière : tout d’abord dans une start-up à Paris entre 2008 et 2010, pour de la création de contenus, puis quelques années plus tard à Lyon, dans une autre agence start-up qui créait des sites web.

Dans les deux cas, ces expériences professionnelles, bien que très enrichissantes, ont été très dures moralement. Les dirigeants de ces deux agences souhaitaient gagner toujours plus de clients, mais sans forcément recruter plus de collaborateurs.

Je me suis donc retrouvée à gérer parfois jusqu’à une vingtaine de projets seule, avec par moments des alternants ou stagiaires pas encore formés et fraîchement sortis de leurs écoles. J’étais donc à la fois gestionnaire de projets, conceptrice de contenus, développeuse, graphiste… ! J’avais beau faire parfois plus de 50 heures de travail par semaine et travailler certains week-ends, la fatigue s’accumulait, le stress également… Face aux clients frustrés, qui ne sont pas dupes en voyant les délais de livraison se rallonger, la pression monte très vite.

Cette situation génère beaucoup de pleurs et de tristesse à la moindre contrariété (mais jamais devant les clients), de phases de dépression et de migraines. Le burn-out se ressent jusqu’à la maison, engendre aussi des tensions avec mon conjoint…

Lors de ma première expérience, j’ai réalisé que j’étais au bord du burn-out lors d’un week-end chez ma mère. En voulant simplement me reposer dans le jardin, j’ai alors fait un malaise, et une énorme fatigue s’est installée les jours qui ont suivi.

Dans les deux cas je n’ai pas été accompagnée, et la seule solution a été de démissionner. Ce qui n’est pas simple en CDI, et donc sans assurance chômage à la clé : il faut donc continuer d’avancer sur les projets, tout en recherchant un autre travail…

Je travaille désormais sur un autre poste, dans une entreprise plus grosse, et je suis beaucoup plus sereine. Je ne regrette cependant pas d’avoir vécu ces expériences difficiles car elles m’ont beaucoup appris. Je pense qu’un employeur ou un dirigeant d’entreprise doit par ailleurs être vigilant sur la quantité de projets qu’il confie à ses chefs de projets : si ces derniers finissent par souffrir de burn-out en raison d’une charge de travail trop élevée ou d’un manque de main d’œuvre, la performance de son entreprise sera forcément impactée.”

Visionner un autre témoignage d’un burn-out