Ils sont plus de 2 millions de Français à vivre et travailler à l’étranger*, un nombre en hausse depuis 1996.
Expatriation, PVT (programme vacances-travail), études, stage, création d’entreprise, année sabbatique… Les raisons d’un départ varient mais ont souvent le même point commun : l’envie de découvrir d’autres horizons, de s’enrichir de voyages et d’expériences internationales.
Après une ou plusieurs années, parfois des décennies, l’expérience doit prendre fin : si le départ a quelque chose de palpitant (voyage vers l’inconnu), le retour peut parfois être plus délicat. Voici 3 conseils d’anciens expats pour mieux rebondir lors du retour dans l’Hexagone, et limiter le fameux « blues du retour » ou « dépression post-retour ».
Commencer les recherches d’emploi avant le retour
Pris par le déménagement, les au revoir, les éventuelles dernières sorties pour profiter du pays ou le travail… On n’a pas toujours le réflexe ou la motivation de se repencher sur les offres d’emplois en France. Pourtant, autant il peut être facile de trouver un job dans certains pays, autant en France la concurrence peut être rude, alimentée notamment par les milliers d’offres de stages et d’alternance.
1er conseil donc : anticiper le retour au moins un mois avant, se prendre une soirée pour mettre à jour son CV et son profil Linkedin ou Viadeo. Une fois cette étape franchie, il sera plus facile de se remettre sur les annonces, et renvoyer ainsi quelques candidatures.
L’objectif étant simple : retrouver un travail assez rapidement en France vous permettra de vous réinsérer dans la société, de reprendre un rythme motivant, et surtout… d’éviter les longues semaines ou mois sans emploi, ce genre de période pouvant être une forte épreuve psychologique. Surtout si, faute de revenus, et de contrat de travail, vous êtes obligés de retourner vivre chez vos parents, ou de squatter chez des amis.
Vous étiez inscrit au Pôle Emploi avant votre départ ? Il vous reste peut-être des droits aux allocations chômage (reliquat) ? Ces derniers peuvent être réactivés, renseignez-vous au préalable auprès du Pôle Emploi.
Vous êtes fixé sur une ville de retour ? Commencez également, en parallèle de vos recherches d’emploi, à chercher un logement ! Certains propriétaires peuvent accepter une signature de bail avec uniquement une promesse d’embauche. Cela vous permettra dans tous les cas de vous refamiliariser avec les lourdes procédures de recherches d’appartement « à la française » (lettres de garants, dernières fiches de paie, garantie loyer impayés, avis d’imposition, etc.).
Anticiper les longues démarches administratives
D’après un rapport établi en 2015 par Hélène Conway-Mouret, alors Sénatrice représentant les Français établis hors de France, la principale source de difficultés lors du retour en France est de loin l’inscription ou la réinscription à l’Assurance Maladie.
Dans le cas d’une mise à jour de situation, la démarche reste relativement simple : il suffit de réactualiser sa carte Vitale à une borne. Les délais et démarches peuvent être cependant nettement plus fastidieux dans le cas d’une inscription ou réinscription. Contactez avant votre départ la CPAM (Caisse primaire d’assurance maladie).
En savoir plus : http://www.cleiss.fr/particuliers/retour_en_france.html
De même, si vous souhaitez obtenir des aides de la CAF (Caisse d’allocations familiales), attention aux délais et aux justificatifs demandés : avis d’imposition et autres attestations de ressources issues de l’étranger peuvent être compliquées, voire impossible, à fournir, la CAF n’autorisant pas les documents issus d’administrations étrangères.
S’inscrire à des activités extra-professionnelles
Que vous soyez seul ou en couple, le retour en France après une ou plusieurs années d’absence peut être d’autant plus difficile si repartez de zéro dans une nouvelle ville où vous ne connaissez personne. Et même si vous revenez dans votre ville d’origine, vos amis et/ou familles auront pris un rythme différent sans vous, votre réseau aura certainement changé, etc.
Si vous en avez la possibilité, n’hésitez pas à vous inscrire, au moins pour la 1ère année, à une activité de loisir : théâtre, sport, musique, activités artistiques… Cela vous permettra de faire de nouvelles rencontres (autres que les collègues de travail), d’élargir votre réseau si vous êtes auto-entrepreneur, et, en règle générale, de mieux apprécier le retour au pays.
« Nous sommes partis un an au Canada avec mon conjoint, témoigne Léa, expatriée entre 2014 et 2015. Nous sommes ensuite venus nous installer à Lyon, pour mon travail, ville où ne connaissions personne. Nous nous sommes chacun inscrits à une activité, moi le théâtre, lui le rugby, et avons pu créer un bon réseau d’amis que nous avons encore aujourd’hui. Ces rencontres nous ont permis de mieux supporter le retour en France, qui n’a pas été facile sur tous les points ».
En conclusion, le meilleur moyen d’apprécier au mieux le retour en France, et d’éviter la dépression post-retour, est l’anticipation. Commencer à se « remettre dans le bain » français un ou deux mois avant le départ peut s’avérer efficace. Cela n’empêchera peut-être pas les éventuels coups de cafards et la nostalgie du pays, mais améliorera grandement votre réinsertion !
*Source : France Diplomatie – Nombre estimé comprenant les personnes inscrites au registre des Français (consulats) ainsi que les personnes non inscrites
Quelques sites utiles :
- Simulateur retour en France des Français de l’étranger : http://retour-en-france.simplicite.fr/ext/REFFront
- Guide du retour en France : https://retourenfrance.fr/
- Site de l’Union des Français de l’Etranger (rubrique « Je rentre en France ») : https://www.ufe.org/
Crédit photo : PEXELS, Anugrah Lohiya